Avis du Comité d'Ethique sur la vaccination des adolescents

Conclusions de la réponse du CCNE (Comité Consultatif National d'Ethique pour les sciences de la vie et de la santé) à la saisine du ministre des Solidarités et de la Santé

«  (...) Le CCNE attire l’attention sur la vulnérabilité spécifique de la population des enfants et des adolescents dans la crise actuelle. La responsabilité individuelle et collective des adultes à leur égard consiste à contribuer, par tous les moyens possibles, à les protéger de nouvelles mesures brisant l’élan consubstantiel à leur jeunesse et déterminant non seulement pour leur avenir, mais aussi pour l’avenir de toute la société. À ce jour, pour le CCNE, la vaccination des enfants de moins de 12 ans ne semble pas éthiquement et scientifiquement acceptable, en grande partie parce qu’il n’existe aucune étude évaluant la sécurité des vaccins contre la Covid-19 dans cette population. D’ailleurs, aucun pays n’a actuellement pris la décision de vacciner ses jeunes enfants. Chez les adolescents, entre 12 et 16 ans, le bénéfice individuel en lien avec l’infection est très faible en l’absence de comorbidité et ne semble pas suffisant pour justifier, à lui seul, la vaccination. La FDA, la HAS et l’Agence européenne des médicaments ont autorisé le vaccin Pfizer dans la population des 12-16 ans. L’Académie américaine de pédiatrie a, dès à présent, recommandé la vaccination chez les adolescents, en raison de l’absence d’effets secondaires graves dans une seule étude et par analogie avec les données chez le jeune adulte. Comme cela a été le cas pour l’adulte, les potentiels effets plus tardifs ou plus rares ne pourront être connus que par les données de pharmacovigilance postérieures à la vaccination effective de plusieurs millions d’adolescents. De ce fait, pour le CCNE, un suivi de pharmacovigilance spécifique aux adolescents (y compris pour les 17-18 ans) paraît indispensable. Est-il éthique de solliciter la contribution des jeunes pour atteindre un bénéfice collectif tout en sachant que celui-ci les concerne, mais que d’autres mesures pourraient l’éviter ? 

Il semble souhaitable selon le CCNE, étant donné les difficultés rencontrées et les enjeux spécifiques liés à une population pour laquelle les liens sociaux et l’apprentissage sont des ressources indispensables à la vie, d’accepter de vacciner contre la Covid-19 les adolescents qui le demandent, mais après avoir reçu une information claire et adaptée à cette tranche d’âge sur les incertitudes liées à la maladie, au vaccin lui-même et à son efficacité à moyen et long terme, ainsi que sur les autres alternatives ouvrant sur la prévention de la maladie.

Assurer aux adolescents de plus de 12 ans un consentement libre et éclairé au vaccin implique en effet de leur assurer dans le même temps que d’autres stratégies sont mises en œuvre, en cas de rebond épidémique compte tenu de l’évolutivité de la situation sanitaire, de manière à épargner leur mode de vie, d’éducation, de relations et de liberté dont, comme pour tous les Français, quel que soit leur âge, ils ont besoin pour leur vitalité et qui soient alors considérées proportionnées au regard du risque représenté par le virus dans cette tranche de la population. "

 

Enjeux éthiques relatifs à la vaccination contre la Covid-19 des enfants et des adolescents

  • Quel est le bénéfice individuel direct pour l’enfant et l’adolescent en bonne santé ?
  • Conséquences du confinement sur la santé physique et mentale des enfants et adolescents
  • La vaccination est-elle sûre pour les enfants et les adolescents ?
  • Quels bénéfices la vaccination des enfants et adolescents pourrait-elle apporter à la société ?
  • Quel consentement pour les mineurs ? Un enjeu éthique majeur

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