" On dirait que l'oxygène n'arrive plus "

(...)

Covid19 : témoignage d'un médecin urgentiste à New-York le 6 avril 2020

Ce témoignage évoque (comme ci-dessus) une origine cardio-vasculaire et non pulmonaire expliquant la survenue d'une détresse respiratoire.

Ce médecin réagit à l'annonce faite fin mars 2020 par Donald Trump, d'une prévision de 200 000 morts en deux semaines aux USA.

Vidéo visible sur la chaine You tube Ciel Voilé (sous-titrée en français) =>  https://www.youtube.com/watch?v=aDi7JkqSiRU 

Fin mars, le Dr Cameron Kyle-Siddell, Médecin Urgentiste à New-York, a ouvert une Unité de Soins Intensifs pour les patients les plus gravement atteints testés positifs au Covid-19 dans la ville. Il dit dans la vidéo que pendant ces 9 jours, il a vu des choses qu'il n'avait jamais vues auparavant. En traitant ces patients, il a été témoin de phénomènes qui n'ont pas de sens dans la façon dont on traite une maladie supposée être une pneumonie virale. En ouvrant cette Unité de Soins Intensif, il pensait traiter des patients pour une pneumonie causée par un virus qui déferlait dans le monde entier. Commençant par quelque chose de léger, une toux, une angine, ... et qui progressivement s'aggravait pour finir en Syndrome de Détresse Respiratoire Aigue (SDRA). C'est dit-il le paradigme sous lequel chaque hôpital travaille. C'est ce syndrome, le SDRA, que chaque hôpital se prépare à traiter. Et c'est ce syndrome qui, pour les 2 à 6 semaines à venir, pourrait entrainer la mise sous respirateur les centaines de milliers d'américains.

Et pourtant, dit-il, tout ce qu'il a vu pendant ces 9 jours,  " toutes ces choses qui n'ont pas de sens ". " les patients que je vois s'éteindre, les poumons que j'essaie d'aider, me poussent à penser que Covid-19 n'est pas ce syndrome. Et nous travaillons sous un paradigme médical qui est faux. En bref, je crois que nous ne traitons pas la vraie maladie. Et j'ai le sentiment qu ece traitement inadapté conduira à d'énormes dommages pour beaucoup de gens, en peu de temps. Comme New-York semble être en avance de 10 jours sur le reste du pays, je me sens obligé de diffuser cette information. Covid-19, en tant que maladie des poumons, telle que j'ai pu la voir, n'est pas une pneumonie et ne devrait pas être traitée comme telle. Elle apparait plutôt comme une maladie virale provoquée, qui ressemble plutôt à une maladie de haute altitude. C'est comme si des dizaines de milliers d'habitants new-yorkais étaient dans un avion à 9000 mètres d'altitude et que la pressurisation de la cabine diminuait lentement. J'ai vu des patients dépendants de l'oxygène enlever leur masque à oxygène et rapidement progresser vers un état d'anxiété, de détresse émotionnelle et finalement leur visage est devenu bleu. et alors qu'ils ressemblent à des patients absolument à l'article de la mort, ils ne ressemblent pas à des patients qui meurent de pneumonie. On dirait que l'oxygène n'arrive plus. 

Il dit n'avoir jamais été un alpiniste et ne pas connaitre l'état de santé des alpinistes dans les refuges au pied des montagnes les plus élevées au monde. Mais il suspecte que les patients en face de lui sont dans le même état qu'une personne qu'on aurait déposé en haut de l'Everest sans avoir eu le temps de s'acclimater.

Il dit qu'au final il ne connait pas la bonne solution pour cette maladie mais qu'il sait " que le respirateur n'est pas la bonne solution. Cela ne veut pas dire que nous n'en avons pas besoin, nous en avons absolument besoin. Actuellement, c'es le seul moyen que nous avons de donner un peu d'oxygène aux patients qui en ont besoin. Mais quand nous utilisons un respirateur pour le SDRA, pour ce qui s'appelle une insuffisance respiratoire, nous l'utilisons pour faire le travail que les muscles du patient ne peuvent plus faire parce-qu'ils sont trop fatigués pour le faire. Or les muscles de ces patients (atteints de Covid-19),  fonctionnent bien. Je crains que si nous utilisons un paradigme faux pour traiter une maladie nouvelle - la méthode qui nous fait programmer le respirateur basée sur la notion d'insuffisance respiratoire - opposée à la notion de défaillance en oxygène - et qui vise à augmenter la pression dans les poumons pour qu'ils s'ouvrent (alors qu'il y a de multiples façons d'utiliser le respirateur) provoque en fait plus de mal que de bien car la pression qui est alors fournie aux poumons est fournie à des poumons qui ne peuvent pas la supporter, la soutenir, et le SDRA qui est observé, que le monde entier observe, pourrait n'être rien d'autre qu'une blessure des poumons provoquée par le respirateur." Il dit ne pas connaitre la solution à cette maladie, qu'il sait que nous devons utiliser ces respirateurs, un grand nombre de respirateurs, qu'il y a besoin d'un grand nombre de respirateurs mais qu'il sent "que nous devons les utiliser d'une manière plus sure, cette manière plus sûre, cette méthode plus sûre remet en cause des croyances dogmatiques de longue date dans la communauté médicale et parmi les spécialistes des poumons, qui ne seront pas faciles à dépasser. Mais je crois vraiment qu'il faut les dépasser, il y a des centaines de milliers de poumons en danger dans ce pays et le moment de dépasser les dogmes est venu."

* Vidéo source : " FROM NYC ICU: DOES COVID-19 REALLY CAUSE ARDS??!! " (COVID-19 CAUSE-T-IL VRAIMENT DES SDRA) =>  https://www.youtube.com/watch?v=k9GYTc53r2o 

* Interview du 06 avril 2020 du Dr Cameron Kyle-Sidell par le Dr John Whyte de WebMD => Transcription de la video du 06 avril 2020 des docteurs john whyte et cameron kyle sidell 1

* Publication italienne sur le même sujet (en anglais) => Covid-19 ne conduit pas à un syndrome de détresse respiratoire "typique", à retrouver à la page Complications du Covid-19

 

12 avril 2020

***

Pour mieux comprendre les propos du Dr Cameron Kyle-Siddell

Il compare la situation de patients Covid-19 comme similaire à une dépressurisation

" C'est comme si des dizaines de milliers d'habitants new-yorkais étaient dans un avion à 9000 mètres d'altitude et que la pressurisation de la cabine diminuait lentement."

En cas chute de la pression normale ou dépressurisation, la pression partielle de l'oxygène dans l'air diminue considérablement et le cerveau n'est plus suffisamment oxygéné. Cette hypoxie cérébrale entraîne progressivement des troubles de la conscience et de la vigilance. Si la dépressurisation est extrêmement brutale et violente, la perte de connaissance survient en quelques instants à peine et un coma profond s’installe, pouvant aboutir rapidement au décès de la personne.

 

Il fait également une comparaison avec le mal des montagnes (du à l'altitude) ou MAM

" Elle apparait plutôt comme une maladie virale provoquée, qui ressemble plutôt à une maladie de haute altitude"

" les patients sont dans le même état qu'une personne qu'on aurait déposé en haut de l'Everest sans avoir eu le temps de s'acclimater."

La plupart du temps, le MAM est bénin et se manifeste par divers troubles, isolé ou associés les uns aux autres) pouvant apparaître dès les premières heures du séjour en altitude:

  • maux de tête
  • sensation de fatigue et somnolence
  • essoufflement
  • troubles du sommeil
  • vertiges et troubles de l’équilibre
  • perte d’appétit et troubles digestifs
  • nausées
  • irritabilité

L'hypoxie provoque toujours une rétention d'eau par les reins et une diminution du volume plasmatique. Il existe des formes extrèmes du MAM, en intensité et/ou en rapidité d'installation avec le risque de survenue de complications graves :

  • œdème des poumons (toux, crachats, lèvres bleues, insuffisance respiratoire)
  • œdème cérébral (maux de tête intenses non soulagés par les antalgiques tel que l'aspirine ou le paracétamol) pouvant aller jusqu'à des troubles de la conscience voire jusqu'au coma
  • hypertension artérielle
  • vomissements
  • troubles de la vue
  • troubles d'allure psychiatriques parfois

Il faut alors réagir immédiatement et faire redescendre la personne à l’altitude la plus basse possible et sans délai.

 

13 avril 2020

La suite est désormais à la page Complications du Covid-19