Entre droit de réponse et courrier de lecteur

Point de vue complémentaire du proche d'une personne ne souhaitant pas se faire vacciner (et qui lui avait transmis les lettres d'information du blog) qui avait posé la question suivante: " Quel degré de certitude accordez vous aux contenus que vous partagez ? Sur une échelle de 0 (je n'y crois pas vraiment, c'est juste que j'ai vu cet article passer) et 10 (je parierai ma vie dessus), quel est la confiance que vous accordez aux informations que vous partagez ? " (réponse reprise en bas de ce billet).

Cette personne est chercheur.  Vous pouvez prendre connaissance de ses arguments ci-dessous. Billet préparé le 19/09/21 (non publié d'emblée dans l'attente de savoir si l'auteur du mail ci-dessous souhaitait ou non rester anonyme) et mis en ligne le 27/09/21.

envoyé : 19 septembre 2021 à 09:04
de : (...)
à : Dr Pascale MINIOU <docteur.pascale.miniou@orange.fr>
objet : Re: Demande de clarification

 

Bonjour Mme Miniou,

Et je commencerai par m'excuser d'avoir mis si longtemps à vous répondre. Réponse que j'espère constructive.

Je comprends que vous transmettiez des informations qui vous paraissent clarifier la situation. Il est certain que tout le monde vis dans le doute, l’appréhension, et l'interrogation depuis trop longtemps.
J'ai en revanche toujours du mal à comprendre sur quels critères vous jugez les informations que vous obtenez avant de les partager, ou encore la crédibilité que vous même vous leurs accordez.

Dans votre réponse vous évoquez votre expérience personnelle avec vos patients donc je suppose que vous jugez les articles que vous partagez en fonction de leur accord avec votre expérience personnelle, ce qui est naturel.
Malheureusement cette approche n'est pas dénuée de biais. Par exemple pour justifier la diminution du nombre de formes graves vous semblez privilégiez l'hypothèse selon laquelle les variants seraient spontanément moins virulent, ou d'autres hypothèses, plutôt que l'efficacité des vaccin. J'ai du mal à comprendre pourquoi vous privilégiez une hypothèse par ailleurs assez difficilement justifiable (le variant delta par exemple est plus virulent que les précédents) plutôt qu'une assez raisonnable: les vaccins font ce pour quoi ils ont été développés.
De même pour votre préférence pour des vaccins antigéniques plutôt que n'importe quel autre type de vaccin, dont refusez de les qualifier de vaccin. J'ai du mal a saisir ce qui motive cette distinction et je suis obligé d'y voir un biais qui affecte probablement les informations que vous partagez.

Donc si je n'ai aucun doute sur le bienfondé de votre travail, j'ai toutefois peur que le prisme par lequel vous filtrez les informations avant de les transmettre ne soit pas purement celui de la vérité.
Il me semble que vous partagez plutôt les contenus qui vont dans le sens de ce que vous pensez, même si la véracité de ces contenus est parfois douteuse, au pire clairement fallacieuse.

Je me permet de souligner que je qualifie pas du tout votre travail avec ces adjectifs, mais seulement les contenus de certains articles qui sont relayés sur votre site.
J'espère que vous ne prendrez pas offense par rapport à ça et je souhaite apporter des clarifications pour justifier ces qualificatifs.

Je prend par exemple l'article :

Comparatif mortalité de la Covid et létalité des vaccins Le 27/07/2021 Dans Vaccination anti-Covid-19

Il se trouve que j'ai épluché moi même cet article dans un long mail adressé à ma mère et au reste de ma famille.
Quand je dis épluché j'entends que je suis allé lire les rapports de pharmacovigilance donné comme source de l'article, que j'ai vérifié leur tableau de calculs, etc ... environs 5h de travail.

Cet article, et le résumé que vous avez partagé sur votre site explique que:
Capture d e cran 2021 07 27 a 14 05 27

Je pense que cet article est particulièrement choquant, on nous explique que le vaccin TUE, et qu'il tue bien plus les jeunes que ne le fait la maladie elle même.
Si cette information est vérifiée c'est bien plus qu'un article de blog ou un partage sur un site internet qu'il faut: il faut demander la démission immédiate du gouvernement et de toutes les personnes qui ont autorisé l'utilisation d'urgence des vaccins.
Il faut les faire passer devant un tribunal, c'est une affaire d'une importance capitale et il serait presque criminel de ne rien faire.

Je dramatise un peu, mais si l'information venant de ce site, et que vous avez partagé, est vrai alors il est impératif que personne ne se fasse vacciner.

Or vous vous en doutez il y a anguille sous roche. En creusant un peu on voit rapidement que cet article a pris l'intégralité des morts rapporté par la pharmacovigilance et les a classé comme "mort lié au vaccin".
Sauf que les rapports de pharmacovigilance recueillent l'intégralité des morts, mais aussi n'importe quelle autre condition médicale pour toute les personne suivies. Ce qui signifie que les morts rapportés sont en réalité toutes les morts liés à toutes les conditions, et l’intérêt est justement de voir s'il y a eu une augmentation anormales d'une quelconque condition par rapport à l'incidence de base dans la population. Par rapport à l'incidence de base et non par rapport à l'absence de tout décès ou de toute condition médicale chez les millions de personnes suivies, qui surviennent pour tout un tas d'autre raisons.

Donc cet article commet une erreur particulièrement grossière et facilement identifiable, qui remet complétement en cause la conclusion qui est faite.
J'essaie de ne pas faire de procès d'intention mais vu les autres contenus de l'AIMSIB j'ai du mal à croire que cette erreur est accidentelle, et je suis tenté de croire qu'il s'agit d'une désinformation parfaitement intentionnelle, et je ne pense pas que les adjectifs utilisés précédemment soient exagérés.

 

Je ne souhaite pas vous mettre l’incompétence de l'AIMSIB sur le dos, et je ne n'ai aucune raison de croire que votre partage de cette désinformation avait vocation à tromper.
Cependant il est important pour moi que vous ayez conscience que certains contenus que vous partagez sont de la désinformation.
Ce n'est pas tant pour moi que pour (...), ainsi que toutes les personnes qui compte sur vous pour leur décisions médicales.
J'ai pris cet article en exemple car je le connais bien, mais j'ai pu creuser plus en profondeur les autres contenus que vous partagez et je suis désolé de devoir vous dire qu'une bonne partie ne mérite pas l'attention que vous leur donnez.

Je ne souhaite pas vous jeter la pierre, vous demander de publier un erratum dans votre prochaine newsletter, de retirer ou d’arrêter de poster des articles de blog sur les contenus qui vous semblent intéressants.
D'une part vous faites bien ce que vous voulez, et d'autre part je suis le premier à me tromper, tous les jours, et malgré toute la prudence et la rigueur scientifique dont j'essaie de faire preuve (je suis chercheur).
J'ai bien conscience que c'est un travail difficile que d'aller creuser les sources pour évaluer dans le détail le niveau de confiance qu'il faut leur accorder, en particulier pour un sujet si difficile que la pandémie actuelle.
Cependant il semblerait que vous ayez accepté de faire se travail puisque vous souhaitez partager des contenus avec les gens qui vous font confiance. De fait vous avez accepté cette responsabilité il y a bien longtemps en prêtant serment.
Vos patients et vos abonnés ont confiance en vous, et par voie de conséquence dans les contenus que vous partagez. Il est donc d'autant plus important que les informations que vous partagez soient irréprochables.

J'en appel donc a votre vigilance à l'avenir. Je vous encourage à être encore plus sceptique que vous ne l'êtes face aux prochains articles que vous verrez passer.
Il serait bien mal avisé de ma part de vous dire ce qui devrait être partagé ou pas, mais si vous pouvez me dire que vous ne partagerez que les contenus dont vous serez absolument sûre de la véracité alors je serait rassuré.
 

Je vous souhaite une bonne continuation, et tout le meilleur pour l'ouverture de votre nouvelle activité. 

(...)

Rappel

Le Cabinet Médical est fermé depuis le 1er septembre 2021, il est devenu un Cabinet de Conseil, Expertise et Accompagnement (=>Accueil)

Du fait de cette nouvelle orientation, les thèmes des lettres d'information sont amenés à évoluer et le blog “SARS-CoV-2 et Covid-19” associé au site ne sera probablement plus aussi souvent alimenté qu'auparavant.

Newsletter du 21 août 2021 - Réponse à une demande de clarification

Voici la question posée (par un proche d'une personne ne souhaitant pas se faire vacciner et qui lui a transmis les lettres d'information)

Quel degré de certitude accordez vous aux contenus que vous partagez ? Sur une échelle de 0 (je n'y crois pas vraiment, c'est juste que j'ai vu cet article passer) et 10 (je parierai ma vie dessus), quel est la confiance que vous accordez aux informations que vous partagez ?

***

Voici la réponse:

Je transmets les informations avec discernement et authenticité suite aux recherches liées aux questions formulées par des patients et à mes propres interrogations, pour une meilleur compréhension de la situation.

Dans ma pratique, j'ai constaté des situations très différentes, tant en ce qui concernent des personnes non vaccinées atteintes de Covid (tant en ce qui concerne le degré de gravité initial que l'évolution post-covid) qu'en ce qui concerne des personnes vaccinées (tant concernant les effets secondaires que la contamination post-vaccinale précoce - dans les 2 semaines après la 1ère injection, que tardive, avec différents degrés de sévérité).

Contrairement à ce qui est largement relayé, les injections des produits actuellement disponibles en France, dites "vaccinales" (*) ne peuvent pas être LA solution exclusive en complément des mesures barrières (surtout en terme d'immunité collective, car elles n'empêchent pas la transmission ni la contamination). La diminution du nombre de formes graves peut-être effectivement être liée aux injections, mais aussi (au moins en partie) à une probable/possible diminution de la virulence des variants actuellement en circulation car les personnes non vaccinées et malades de la covid ont moins d’aggravation secondaire - en tout cas dans ce que j'ai pu constaté à mon niveau, qui peut évidemment ne pas être un reflet de la population globale - ce phénomène qui peut aussi être lié à une meilleure prévention et à une prise en charge précoce plus adaptée qu'au début de la pandémie tant en ce qui concerne les traitements administrés que les consignes et critères de surveillance.

La Commission Européenne et la France n'ont validé aucun des vaccins antigéniques actuellement disponibles sur le marché (je m'en étonne mais je n'en connais pas la ou les raison.s), si bien qu'il n'y a même pas ce choix entre les injections "nouvelles technologies" et les véritables vaccins antigéniques. Concernant les procédés de Sanofi et de Valneva, il s'agit bien de la fabrications de vaccins antigéniques, qui permettent donc "d'éduquer" notre système immunitaire (ce qui n'est pas le cas des injections à ARNm ou à ADN sur vecteur viral, qui court-circuitent notre système immunitaire en utilisant des cellules musculaires de notre organisme pour fabriquer la protéine Spike, comme si elles étaient elle-mêmes des virus).  Celui de Sanofi-Pasteur devrait pouvoir être disponible en France d'ici à fin 2021 et celui de Valneva peut-être en 2022 (mis au point par une équipe française mais la France n'ayant pas souhaité investir pour son développement contrairement au Royaume-Uni, nous n'en disposerons pas d'emblée lors de sa mise sur le marché).

La prise en charge précoce a été négligée. Cependant, depuis, le ministre de la Santé a fini par "autoriser" la prescription par les médecins généralistes, selon les circonstances, de corticoïdes, d’antibiotiques ou d’anticoagulants. Malgré cela, il n'y a pas d'ouverture à d'autre.s molécule.s, telle que l’Ivermectine, largement utilisée ailleurs (y compris en préventif et en cas de Covid dit long) mais dont l’efficacité a été considérée dans les pays occidentaux comme manquant de preuves (alors qu'il y a une large base de données scientifiques vérifiées à ce sujet). Même la prescription classique d'antibiotique en cas de surinfection bronchite a été remise en cause au début de la pandémie (!).

Actuellement, il y a une préconisation de vaccination à ARNm pour les personne présentant un Covid "long" alors qu'il est recommandé d'attendre idéalement 6 mois après avoir fait la Covid pour avoir une injection ... il est même évoqué un objectif de contribution à la guérison en cas de symptômes prolongés de Covid alors qu'il n'y a aucun fondement scientifique validé à ce sujet: cette indication n'a pas été validée et il n'y a aucune preuve de l'effet thérapeutique potentiel. Dans la note DGS-Urgent n°2021_88 : Accès à la vaccination dans le cas de symptômes prolongés de la Covid-19, la DGS (Direction Générale de la Santé) "contourne" cet état de fait en présentant la situation ainsi : "Dans l’état actuel des connaissances scientifiques, il n’y a pas de contre-indication à la vaccination des patients présentant des symptômes prolongés de la Covid-19. Au contraire, dans le cas de symptômes prolongés de la Covid-19 liés à une infection non contrôlée, la vaccination pourrait même contribuer à la guérison. Par conséquent, les personnes atteintes de symptômes prolongés de la Covid-19 peuvent se faire vacciner selon un schéma à une dose à partir de deux mois après l’apparition des premiers symptômes." 

(*) La technologie actuellement en cours dans les injections ne devraient pas être qualifiée de vaccin, contrairement aux produits développés à base de protéines recombinantes comme celui de Sanofi-Pasteur.

NB: notre ADN contient déjà de l'ARN de virus et de bactéries, intercalé entre des séquence génomiques (nos propres gènes), donc sur des zone effectivement non codantes, ceci c'est fait au fil de l'évolution et toujours par voie naturelle,  donc sans avoir "court-circuité" notre système immunitaire.

***

Rappel de l'article mis sur le blog le 06 août => Garder la tête froide en dehors des polémiques ...?