Distanciation physique
- Le 20/04/2020
- Dans Prévention et protection
De la notion de contact étroit à la distanciation " sociale " (ou plutôt distanciation physique), qu'elle est la bonne distance à respecter ?
Distances à respecter, est-ce que 1 mètre suffit vraiment ?
« Au départ, on estimait qu’il fallait s’écarter d’un mètre pour se prémunir. Aujourd’hui, c’est plutôt de deux mètres », indique le docteur Bruno Grandbastien, président de la Société française d’hygiène hospitalière (SF2H).
Paru le 09 avril 2020 dans la-croix.com
La notion de contact étroit et l'importance de la distanciation sociale
Aux Etats-Unis, les CDC (Centers for Disease Control and Prevention ou Centres de Contrôle et de Prévention des Maladie) définissent le « contact étroit » lorsque nous nous trouvons " à moins de deux mètres d'une personne infectée, que nous sommes présent (e)s dans la chambre ou dans la zone de soins d'un patient infecté pendant une période prolongée sans porter d'EPI " (Equipement de protection individuelle), en l'occurence un masque FFP2 (le masque chirurgical permet de ne pas exposer les autres à nos propres sécrétions mais n'est pas un EPI - à défaut de masque FFP2, c'est la technique du double masque qui est à mettre en oeuvre (la personne infectée et la personne devant être à moins de 2 mètres portent chacune un masque chirurgical). Un contact étroit comprend également les cas où il y a un contact direct avec des sécrétions infectieuses sans porter l'EPI recommandé. " Un contact étroit n'inclut généralement pas de brèves interactions, comme passer devant une personne."
" Lorsqu'une personne touche une surface ou un objet contaminé par le virus à l'origine du COVID-19, puis touche ses propres yeux, nez ou bouche, elle peut s'exposer au virus."
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Aux Etats-Unis, les NIH (National Institutes of Health ou Instituts Américains de la Santé), signalent "ce dont nous avons le plus besoin actuellement pour ralentir la propagation furtive de ce nouveau coronavirus est une mise en œuvre complète de la distanciation sociale." (...) Une étude récente publiée dans la revue Science, " explique pourquoi la distance sociale peut être notre meilleur espoir pour ralentir la propagation de COVID-19 " [1]. Il s'agit d'une modélisation mathématique de la propagation du nuveau coronavirus en chine:
• Pour chaque cas confirmé de COVID-19, il y a probablement 5 à 10 personnes atteintes de l'infection mais non détectées.
• Les individus infectés non détectées étaient si répandus en Chine qu'ils étaient apparemment la source d'infection pour 86% des cas confirmés.
• La propagation du COVID-19 a été considérablement ralentie par l'instauration des mesures de restriction des déplacements et la mise en place de la distanciation sociale
(...)
" Comme le démontrent clairement ces nouvelles découvertes, chacun de nous doit prendre au sérieux la distance sociale dans sa vie quotidienne. (...) Si cette pandémie n'est pas contenue, ce nouveau coronavirus pourrait bien circuler dans le monde pendant des années, au péril de nous et de nos proches."
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" L'éloignement social demeure l'une des meilleures armes dont nous disposons pour ralentir la propagation silencieuse de ce virus et aplanir la courbe de la pandémie de COVID-19. Cela donnera à nos professionnels de la santé, à nos hôpitaux et à d'autres institutions un temps plus précieux pour se préparer, se protéger et aider les nombreuses personnes dont la vie pourrait être menacée par ce coronavirus."
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" Les jeunes en bonne santé (*), dont le risque de mourir d'un coronavirus n'est pas nul mais assez faible, pourraient faire valoir qu'ils ne devraient pas être contraints par la distanciation sociale. Cependant, la recherche mise en évidence ici démontre que ces personnes sont souvent le vecteur involontaire d'un virus dangereux qui peut faire beaucoup de mal et même tuer les personnes âgées et les plus vulnérables."
References: Substantial undocumented infection facilitates the rapid dissemination of novel coronavirus (SARS-CoV2). Li R, Pei S, Chen B, Song Y, Zhang T, Yang W, Shaman J. Science. 16 March 2020. [Preprint ahead of publication]
(*) adolescents et adultes de moins de 30 ans
28 mars 2020
Contamination des surfaces, risque de 2ème vague
" Les études chinoises montrent que dans une chambre de malade, en vingt-quatre heures toutes les surfaces sont contaminées."
Une " deuxième vague est possible soit par relâchement du confinement soit par effet de vague sur les contacts de malades."
Dr Gilles Pialoux, infectiologue et chef du service de maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Tenon.
26 mars 2020 - Le Monde